Paroles de pro

Auprès d’Antoine Arlot, viticulteur en Cognac, « La Safer a joué le jeu »

Début 2021, alors que la filière Cognac est au plus haut, Antoine Arlot, est étudiant en BTS Agroéquipement en alternance chez un viticulteur, en Charente. Non issu du milieu agricole, mais « passionné depuis l’enfance », il apprend qu’une exploitation viticole voisine pourrait bien être en vente. Des « bruits de campagne », qui se répandent vite en ces terres si prisées du Cognac.

Le jeune homme est intéressé car les parcelles se situent à Saint Amantde-Nouère où ses parents ont leur entreprise dans le bâtiment. En jeu : une exploitation de 27 ha dont 10 ha de vignes et 15 ha de terres, une maison, un chai de vinification et un hangar pour stocker le matériel agricole.

Quand Antoine se renseigne auprès de la Safer Charente sur cette éventuelle vente, Aline Testaud, conseillère foncier, vient de rencontrer les vendeurs pour réaliser l’estimation du bien et accompagner la vente. Une concordance des temps de bon augure pour Antoine qui n’est pas seul sur les rangs. Le secteur est alors très tendu avec très peu d’offres de vente et beaucoup de candidats à l’attribution. Sur ce seul dossier, 27 candidatures.

Hors cadre familial, « avec un projet solide sur l’ensemble du bien et la compétence pour le réaliser », Antoine entre « dans les grandes priorités d’installation Safer », pointe la conseillère qui l’oriente vers la Chambre d’agriculture pour la dotation jeune agriculteur, notamment. « En lien avec la banque et la Chambre, la Safer veut faire avancer les différents aspects du dossier en même temps pour une installation ferme et définitive une fois les actes signés », souligne Aline Testaud.

Antoine Arlot, jeune viticulteur installé en Cognac depuis 2021, bénéficie du portage foncier de la Safer sur environ 10 hectares de vignes

« L’accompagnement de la Safer peut monter jusqu’à 300 000 euros en viticulture »

« Avec le soutien de mes parents, on voulait tout acheter en une fois, mais malgré mon étude prévisionnelle, la banque coinçait. La Safer s’est donc battue pour faire un portage sur mon cas », explique Antoine.

Par le portage, la Safer se rend propriétaire « du foncier du bien, jamais du bâti », et le met à disposition du jeune pendant 5 ans. « Ensuite, on lui revend le bien au prix d’achat, diminué des acomptes annuels capitalisés qu’il a versés au cours de cette période, l’équivalent d’un fermage, et qui permettent de couvrir tout ou partie des frais que la Safer peut avoir sur le bien, comme les frais financiers de portage, les impôts fonciers… ». Au regard de la pression foncière en viticulture Cognac, « notre investissement peut monter jusqu’à 300 000 euros », signale la conseillère.

Opération risquée pour l’opérateur, « le portage concerne souvent les vignes les plus jeunes et en meilleur état, c’est une sécurité ». La Région prend en charge les frais d’acte de l’acquisition et une partie des frais notamment financiers liés à l’emprunt réalisé par la Safer pour l’achat de la propriété. « Ici, auprès du Crédit Agricole, mais plusieurs banques ont conventionné pour faciliter ces opérations », indique Aline Testaud.

Au total, calcule Antoine, « j’ai acheté la moitié de l’exploitation il y a 2 ans et demi, et l’autre partie sera à racheter dans 2 ans et demi. Ça permet de me poser financièrement, d’exploiter les parcelles, en tirer un revenu. » Autre aide précieuse : « la distillerie de la Maison Courvoisier que je livre, m’a fait une promesse de contrat pour rassurer la banque ». Dernier coup de pouce, il a bénéficié du FASCINA*, une aide de la Safer Nouvelle-Aquitaine, prise sur ses fonds propres, qui paie une partie des frais d’acte des nouveaux installés.

* Fonds d’Aide Safer Constitué pour l’Installation en Nouvelle-Aquitaine

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